En Allemagne, un historien français spécialiste du XXe siècle a assigné en justice les services secrets allemands dans une plainte peu commune, déposée devant le tribunal administratif de Cologne. Depuis dix ans, ce chercheur travaille sur le procès de l’ancien responsable nazi Adolf Eichmann, ouvert à Jérusalem en octobre 1961. Or, l’État allemand lui refuse l’accès à des archives portant sur de curieux arrangements consentis en marge de l’événement. Les milliers de pages déjà obtenues par Fabien Théofilakis décrivent des manœuvres qui écornent le mythe entretenu par les gouvernements de Bonn, Tel-Aviv et Washington de l’époque. Celui d’une Europe des années 1950 libérée du nazisme où les cadres du IIIe Reich auraient été tués ou arrêtés et éloignés des affaires publiques. Avec en point d’orgue, comme pour en finir, la comparution de l’un d’eux, Adolf Eichmann.