Argenteuil, porte d’entrée de « l’islam politique et de l’extrémisme en Île de France », un épicentre du salafisme. C’est la perception d’une élue du département, la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio (Les Républicains), que nous avons rencontrée au Palais du Luxembourg. Elle l’affirme d’une voix assurée. La rapporteure de la Commission d’enquête sur le radicalisme islamiste a exercé comme prof, il y a près de quinze ans, au lycée Cognac-Jay de cette même ville. Elle se souvient « de jeunes musulmanes qui voulaient s’en sortir » et s’émeut de « l’entrisme pratiquée par les réseaux salafistes » sur place. Direction cette commune du Val d’Oise, 40 minutes à l’ouest de Paris, dont le territoire s’étend sur des rivages de la Seine où autrefois bourdonnaient des usines. Sans nier la présence de noyaux extrémistes, le maire de la commune met en garde contre les idées reçues.