DGSI

Lafarge en Syrie, base arrière de la DGSE

Le groupe Lafarge, dont une usine était implantée en Syrie non loin de Raqqa, a été mis en examen pour avoir versé plusieurs millions d’euros à Daesh. Mais le cimentier recueillait aussi des renseignements pour le compte de la DGSE…

Cimenterie Lafarge : la multinationale, Daesh et les espions.

Paru dans Télérama du 29 mars 2023. 70 mn. Inédit. C’est ce qui s’appelle une affaire dans l’affaire. En 2011, alors que des groupes djihadistes ne cessent d’étendre leur influence, en Syrie l’usine Lafarge poursuit ses activités en versant de l’argent aux terroristes de Daech. Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là.

La carrière syrienne de Lafarge

Le groupe cimentier Lafarge, fleuron du CAC 40, a délibérément coopéré en Syrie avec l’organisation État islamique (EI) pour préserver ses activités industrielles dans le pays. La société a été mise en examen au mois de juin 2018 pour « financement d’une entreprise terroriste ». Ses dirigeants sont soupçonnés d’avoir d’une part autorisé le versement de bakchichs à des membres de l’EI, pour garantir la sécurité des salariés et le transport des marchandises ; et d’avoir d’autre part autorisé des ventes de ciment aux groupuscules terroristes au moment où son site de production allait tomber entre leurs mains. Mais les pièces du dossier et les témoignages des rares initiés reconstituent une autre histoire, plus incertaine. Plus grise. Celle-ci implique directement l’administration en charge du contre-terrorisme, la DGSI, le Quai d’Orsay, et les services de renseignement extérieurs de la DGSE.

Les gènes du 13 novembre

Quartier de Laeken au nord de Bruxelles. La place Joseph Benoit Willems forme un coquet rectangle. Entre les pavés ont été plantés des arbres, des lampadaires, des jeux pour enfants. Au numéro 13, enserrée entre des immeubles plus hauts, se faufile une maison de deux étages. Ils ont longtemps vécu là, Malika et Ahmed Atar, […]

Affaire Dasquié, le juge Trévidic épingle les méthodes des services de sécurité

© Le Parisien, Elisabeth Fleury, le 21 janvier 2014, cet article a d’abord été publié ici. Au terme de six années d’une très discrète instruction, les juges antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux viennent d’épingler sévèrement les méthodes de la Direction de surveillance du territoire (DST, devenue DCRI). Dans une ordonnance de 8 pages rendue […]