Lafarge en Syrie, base arrière de la DGSE

Lafarge en Syrie, base arrière de la DGSE

Publié dans Secrets d'info sur France Inter du samedi 1er avril. Le podcast est rangé ici.

Le groupe Lafarge, dont une usine était implantée en Syrie non loin de Raqqa, a été mis en examen pour avoir versé plusieurs millions d’euros à Daesh. Mais les journalistes Guillaume Dasquié et Nicolas Jaillard, coréalisateurs du documentaire La multinationale Daesh et les espions (diffusé le 2 avril à 23h15 sur M6), ont découvert que le cimentier recueillait aussi des renseignements pour le compte de la DGSE.

Renseignement français

"Une situation paradoxale s’était mise en place, explique Guillaume Dasquié. D'un côté, cette usine continuait à fonctionner en s'accommodant des belligérants qui s’étaient installés autour d'elle, dont Daesh. Mais au même moment, comme les ambassades avaient fermé, et comme les services de renseignement français n’étaient pas présents à cet endroit-là et à ce moment-là, le renseignement français manquait d'informateurs."

Djihadistes

Sur place, en Syrie, des dirigeants de Lafarge vont transmettre leurs renseignements aux services secrets français. Ils élaborent des cartographies très précises de la présence des djihadistes au quotidien, répertoriant les check-points, les quartiers généraux, les territoires ainsi que les groupes qui les gèrent. Et de fait, “dans les notes des services de renseignement français de cette époque, on retrouve exactement les mêmes cartes”, poursuit Guillaume Dasquié. Tout au long de la guerre en Syrie, les renseignements français vont donc bénéficier d’informations issues des réseaux de Lafarge.

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